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Comment gérer les remplaçants ?
« Je peux tout vous promettre sauf une place de titulaire. Les meilleurs joueront. »Vahid Halilhodzic
« Moi, je n’ai jamais été titulaire comme cela en claquant des doigts. Je me suis
toujours battu pour gagner ma place » Ludovic Giuly
Le paradoxe pour l’entraîneur est qu’il cherche à dégager une équipe-type tout en gardant son groupe mobilisé et motivé.
La stabilité, les automatismes et la confiance sont les gages d’une continuité positive des résultats. Néanmoins, la concurrence est nécessaire pour éviter un relâchement et une certaine suffisance, préjudiciable pour les résultats. D’autre part, les joueurs qui jouent peu doivent rester concernés par le projet d’équipe, mais également en bonne condition physique.
En général, l’équipe s’articule autour de sept-huit joueurs inamovibles. La gestion des joueurs restants est donc cruciale pour l’équilibre et l’ambiance du groupe. C’est une des tâches les plus délicates pour l’entraîneur.
Le postulat de départ
L’entraîneur maîtrise seul les nombreux paramètres qui expliquent sa composition de l’équipe. Il peut s’agir de la forme des joueurs, de la tactique choisie, des blessures, de la volonté de faire débuter un jeune ou d’initier un turn-over…
A partir de ces données, il effectue des choix qui lui sont propres et qui ne sont pas toujours compréhensibles pour l’extérieur (public, parents et même joueurs).
Le joueur qui est remplaçant ou qui joue peu est dans un état psychologique que
l’entraîneur doit prendre en compte. Il peut être frustré, déçu, revanchard ou découragé. Il comprend rarement les raisons de cette non sélection.
Voici quelques conseils
pour vous aider dans la gestion de ces joueurs
qui jouent moins ou qui sont remplaçants en début de match.
1) Etablir des règles simples permettant de clarifier certaines positions.
Au niveau amateur, intégrer la régularité et la ponctualité aux entraînements dans les critères de sélection des joueurs permet d’instaurer une discipline de groupe et de justifier simplement des choix de joueurs.
« Tu as manqué 2 entraînements sur 3 cette semaine. Voilà pourquoi tu n’es pas titulaire ».
Un écart de comportement ou des propos déplacés dans la presse vis-à-vis de l’équipe ou du club peuvent être également sanctionnés par une non sélection.
A charge ensuite à l’entraîneur de se tenir aux règles fixées pour le groupe afin qu’aucun sentiment d’injustice ne se développe (même quand le meilleur joueur est concerné !)
2) Mettre le groupe en avant.
Utiliser un vocabulaire qui donne la part belle au collectif et à l’esprit d’équipe. La tâche est ardue dans un contexte où l’individualisme et les intérêts personnels sont exacerbés.
N.B. Eviter de parler de remplaçants, mais plutôt des joueurs qui peuvent rentrer pour apporter un plus ou faire la différence.
Le message à faire passer aux joueurs est celui de l’intérêt premier de l’équipe.
Concrètement, l’entraîneur doit montrer à tous les joueurs de la considération lors de la semaine d’entraînement, mais également le jour du match. Tous seront utiles au cours de la saison.
Les joueurs ont besoin de ressentir l’estime du coach. Elle se manifeste par des
encouragements, des marques d’attention et une volonté réelle de les faire progresser.
Mais la priorité doit rester le jeu que l’équipe cherche à mettre en place pour gagner et ce projet de jeu doit intégrer tous les joueurs.
Dans les clubs de haut-niveau, la problématique est également de garder les
remplaçants au même niveau physique que les titulaires afin qu’ils soient prêt le cas échéant.
3) Etablir une concurrence saine.
Les conflits viennent souvent des joueurs qui jouent peu. Cette tendance peut être limitée si les équipiers sentent que l’entraîneur peut donner sa chance aux joueurs qui se battent et qui sont bons à l’entraînement. Au cours de la saison, le coach ne doit pas rater les occasions de faire tourner son effectif quand l’adversaire ou l’évolution du score le permettent. Les joueurs
se sentiront plus mobilisés.
4) Communiquer …. mais avec parcimonie.
Parler aux joueurs est important pour éviter les malentendus, les incompréhensions,
voire le sentiment d’injustice. Un joueur qui n’est pas dans le groupe ou qui perd sa place de titulaire préférera savoir pourquoi. La communication est toujours meilleure que les non-dit et peut permettre aux joueurs d’exprimer ce qu’ils ressentent.
Néanmoins l’entraîneur ne doit pas s’éterniser dans les explications car au final une grande partie des joueurs ne retiennent que ce qui va dans leur sens. Il faut éviter de chercher à se justifier ou de rentrer dans une polémique avec le remplaçant.
Le coach peut orienter son explication sur des choix tactiques (aligner un seul attaquant) par exemple.
La priorité pour l’entraîneur est de garder son énergie pour se centrer sur ce qui fait gagner l’équipe.